PrEP et VIH sur l’arc alpin, en région Auvergne Rhône Alpes et en France

Rapport épidémiologique du COREVIH arc alpin 2023

 

En résumé…

  • 102 nouvelles pvvih ont été dépistées et prises en charge en 2023 sur l’Arc Alpin soit 82% de plus qu’en 2021
  • Diminution du nombre de découvertes en Haute-Savoie et forte augmentation en Isère et en Savoie :
    – En Isère et en Savoie, augmentation significative dans tous les groupes de contamination
    – Le nombre de découvertes au stade avancé est en baisse (33% en 2022 ; 28% en 2023) et le nombre de
    découvertes au stade de primo-infection est en augmentation (12% en 2022 ; 17% en 2023)
  • 25% des pvvih prises en charge sur l’Arc Alpin ont été dépistées par le CeGIDD, 24% par un médecin
    généraliste et 19% en hospitalisation.

 

Données AuRA 2023

 

 

 

Archives :

Rapport épidémiologique du COREVIH arc alpin 2022

Cette année, un focus a été fait sur les cascades de prise en charge par groupe.

En bref :

  • Augmentation de 20% de la file active hospitalière et CeGIDD de la PrEP enter 2021 et 2022 (94% d’HSH, 82% entre 20 et 49 ans)

Les « nouveaux »

  • 83 nouvelles PVVIH dépistées sont prises en charge en 2022 sur l’Arc Alpin;
  • Augmentation du nombre de découvertes de 48% par rapport à 2021 sur l’Arc Alpin : c’est majoritairement une augmentation du nombre de contaminations chez les femmes et en particulier chez les femmes nées en Afrique Sub Saharienne;
  • Le nombre de découvertes au stade avancé est stable mais reste élevé, encore 33%;
  • Diminution du nombre de PVVIH traitées dans les 15 premiers jours, 78% en 2022 contre 91% en 2021.

Concernant la file active totale et la cascade :

  • 3211 PVVIH sont prises en charge en 2022 sur l’Arc Alpin
  • 60% ont plus de 50 ans
  • 42% sont infectées depuis plus de 20 ans
  • En 2022 sur l’Arc Alpin, 99% des PVVIH prises en charge sont traitées dont 98% ont une charge virale
    <200 copies/ml et 95% ont une charge virale <50 copies/ml

    • Concernant les groupes,
      • pour le « seuil » OMS de 200 copies, plus de 95% des personnes traitées sont indétectables dans tous les groupes (genre, origine géographique, mode de contamination)
      • pour le « seuil » française de 50 copies, le seuil n’est pas atteint pour les hommes hétérosexuels nés à l’étranger (93%) et les femmes hétérosexuelles nées à l’étrangers (93%). Il l’est pour les autres groupes mesurés.

Données nationales 2023

Nouvelles personnes vivant avec le VIH diagnostiquées et prises en charges en 2023 sur l’Arc Alpin

Une présentation complète des nouvelles données sur l’arc alpin en 2023 est organisée autour d’un déjeuner visio le 26 novembre 2024 de 12h à 14h.

 

 

En bref,

 

En 2023, 102 personnes ont été prises en charge pour une découverte de séropositivité sur l’Arc Alpin : cela représente une augmentation de 21% des nouvelles contaminations par rapport à 2022 et 82% par rapport à 2021.

On observe une diminution du nombre de découvertes en Haute-Savoie : -12 de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et une forte augmentation en Isère : +13 PVVIH et en Savoie : +18 PVVIH.

 

  • Caractéristiques des nouvelles PVVIH en 2023

Leurs caractéristiques sociodémographiques ont légèrement changé par rapport à celles observées les années précédentes.

  • 67% sont des hommes contre 61% en 2022.
  • 41% des nouvelles PVVIH sont nées en France et 59 % sont nées à l’étranger dont 57% arrivées en France en 2023. Le nombre de contaminations chez les femmes nées en Afrique Sub-Saharienne a encore augmenté 76% en 2023 contre 69 % en 2022.
  • Un âge médian de 36 ans contre 37 ans en 2022
  • Les contaminations hétérosexuelles restent majoritaires à 59% et sont en augmentation, suivies des contaminations HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) à 31%.

 

  • Qui dépiste les PVVIH sur notre territoire ?

25% des PVVIH prises en charge sur l’Arc Alpin ont été dépistées par les CeGIDD, 24% par un médecin généraliste et 19% en hospitalisation

 

  • 17% ont été dépistées au stade de primo-infection (contre 12% en 2022), dont 53% dépistées par un médecin généraliste et 29% ont été dépistées à un stade avancé* (contre 33% en 2022), dont 52% dépistées en hospitalisation

 

  • En 2023, une augmentation du nombre de PVVIH traitées dans les 15 premiers jours a été observée, 90% contre 78% en 2022.

 

*stade SIDA et/ou CD4<200 mm3

 

 

Les nouvelles contaminations VIH et la file active PrEP sur l’arc alpin en 2023

Quels sont les profils des PrEPeurs et nouvelles contaminations au VIH en 2023 ? Où? Quand ? Qui dépiste qui?

De 12h30 à 14h, le 02 juillet, la cellule épidémio vous propose une visio de présentation des nouvelles contaminations et file active PrEP 2023.

Inscriptions

Epidémiologie du VIH et des IST en 2021 sur l’arc alpin et en région Auvergne Rhône Alpes

Données nationales 2021

Bulletin de Santé Publique, décembre 2021, SPF Auvergne Rhône Alpes –

Rapport épidémiologique du COREVIH arc alpin 2021

Cette année, un focus a été fait sur les grossesses, les co-infections au VHC et qui dépiste. De nouveaux items ont aussi été rajoutés : la file active de PrEP, les dépistage VIH 2021 en CeGIDD et dans les associations ou structures médico-sociales.

En bref :

Les « nouveaux » :

  • Le nombre de nouvelles découvertes prises en charge dans les centres hospitaliers de l’arc alpin a diminué de 47% entre 2018 et 2021.
  • Globalement, les caractéristiques démographiques des nouvelles PVVIH sont stables
  • Depuis 3 ans le nombre de nouvelles PVVIH diminue sauf pour la Haute Savoie qui représente près de 60% de la FA des nouvelles PVVIH en 2021
  • Le délai de mise sous traitement est de plus en plus court: 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours
  • Diminution du nombre de découvertes au stade la primo infection
  • 36% des nouveaux diagnostics ont été dépistés par des médecins généralistes

Concernant la file active totale et la cascade :

  • 3138 pvvih sont prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin
  • 60% ont plus de 50 ans
  • 40% sont infectées depuis plus de 20 ans
  • En 2021 sur l’Arc Alpin, 97% des pvvih prises en charge ont une charge virale <200 copies/ml et 94% ont une charge virale<50 copies/ml :
    • 95% des pvvih prises en charge en Isère ont une charge virale <50 copies/ml
    • 95% des pvvih prises en charges en Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
    • 92% des pvvih prises en charges en Haute Savoie ont une charge virale <50 copies/ml

On recrute un.e TEC sur Grenoble

Le COREVIH arc alpin recrute un.e TEC sur Grenoble à 0.5 ETP

06.10.22 : Après-midi PrEP en médecine de ville

En coopération avec les COREVIH Auvergne-Loire et Lyon-Vallée-du-Rhône, nous organisons une demi-journée sur la PrEP en médecine de ville, le 6 octobre 2022 à Lyon et en zoom.

Après un état des lieux sur le VIH dans la région, on abordera comment prescrire la PrEP en médecine de ville, les étapes, les points clé auxquels penser, pour conclure sur les développements scientifiques en cours.

Cette après-midi est dédiée aux médecins, infirmières, sage-femmes de ville (étudiant.e.s, libéraux, centres de santé, CPEF, Centres de santé universitaires, CSAPA), ainsi qu’aux CeGIDD et structures associatives engagées dans la lutte contre le VIH et les ISTetc…

Autres ressources

 

  • la formation formaPrEP de la Société Française de Lutte contre le Sida
  • la formation proposée par l’ALS Formation (possiblement indemnisée par l’ANDPC). Pour toute information : Docteur Geneviève Retornaz : docteur.retornaz@wanadoo.fr (0612454080).

Alpes sans sida Infolettre avril 2021

Editorial, Pr Olivier Epaulard, Président et infectiologue, CHU Grenoble Alpes

Cher.e.s tou.te.s,

En ces jours de déconfinement prudent et d’incertitudes multiples, quelques évènements convergents nous parlent d’avancées dans les moyens de lutte contre les infections :

  • d’une part, si le Conseil d’état a refusé le 28 janvier que les médecins généralistes puissent initier la PrEP (avec l’argument discutable que les médicaments anti-VIH ne pouvaient être introduits que par un spécialiste … Ce qui parait encore légitime pour un traitement curatif ; mais pour un traitement préventif ?), la Haute autorité de santé a estimé au contraire le 28 avril qu’il était souhaitable et pertinent que les personnes concernées puissent débuter une PrEP sans avoir recours à une consultation spécialisée. De nombreux médecins généralistes du territoire de l’Arc Alpin ont déjà répondu favorablement à une proposition de formation sur cette thématique (et d’autres dans le domaine de la santé sexuelle) : cela augure d’une plus large extension de l’usage de la PrEP, outil indispensable pour « Vers les Alpes sans Sida en 2030 » ;
  • d’autre part, la campagne vaccinale anti-Covid-19 devant prendre l’ampleur suffisante pour vacciner tous les adultes d’ici le cœur de l’été (sans compter les mineurs dont le tour viendra rapidement), certains soignants ont enfin la possibilité de prescrire (et pas seulement injecter) le vaccin : c’est par exemple le cas des infirmier.e.s. La suppression de ce verrou était attendue depuis longtemps pour d’autres vaccins (déjà acquis pour la grippe) ; elle préfigure sans doute l’extension des compétences des non-médecins à de nombreux autres champs … dont la PrEP ? (son suivi s’effectue déjà dans certains pays par des infirmier.e.s) ; ou la prescription d’autres vaccins (HPV, hépatite A, hépatite B …) ; ou la prescription de préservatifs avec remboursement (telle qu’elle est prévue par la/le médecin généraliste actuellement) ; ou la prescription des sérologies et autres recherches d’IST au laboratoire …
  • cela résonne avec le projet que le COREVIH met en place de TPE donné en urgence par des non-spécialistes ou des non-médecins ou non-soignant.e.s (tou.te.s formé.e.s).

Permettre à chacun.e d’avoir accès à la prévention et au dépistage, avec les acteurs de santé les plus proches de chez elle ou chez lui, y compris dans l’urgence : il y a longtemps que les acteurs de la lutte contre le VIH savent que c’est un enjeu important ; peut-être la crise actuelle permettra-t-elle de faire advenir ces dispositifs de proximité.

Bon mois de mai à tou.te.s !

Editions précédentes

Alpes sans sida Infolettre mars 2021

Editorial, Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente et coordinatrice à Sida Info Service

« It’s a Sin » la série, nous plonge dans les années 80 à l’arrivée du sida. Cette fiction est proche de la réalité, et ne laisse pas indifférent.e.

La discrimination, l’homophobie, le rejet, la lutte pour l’accès au traitement, pour que les politiques prennent des décisions, l’interpellation des laboratoires pharmaceutiques, le rejet de la famille, le jugement, la pulsion de vie, l’amour, l’amitié, le sexe, la solidarité, la mobilisation… tout y est, ou presque.

Le devoir de mémoire est important s’il nous permet d’en tirer les leçons et n’a de sens que s’il est mis en perspective dans l’ici et maintenant, pour un avenir meilleur.

Par exemple, le droit des patients, la notion de « patient expert », la démocratie sanitaire sont directement issus de cette lutte. La visibilité plus importante des LGBTI s’est depuis affirmée.

Et pourtant… certaines leçons n’ont pas été encore intégrées. Les discriminations notamment vis-à-vis de la communauté LGBTI+ et les inégalités sociales ayant nourri la pandémie de VIH sont encore trop présentes, 40 ans après.

Nous pourrions croire qu’une fois vécue, les expériences sont intégrées et cela évite de répéter les mêmes erreurs. Quand c’est arrivé, on est plus attentif pour éviter que ça se reproduise.

Nous pourrions le croire, en effet… Mais dans le domaine des droits humains il semble que ça ne soit pas le cas, ou alors il faut du temps, du temps encore et encore.

Le devoir de mémoire est important parce qu’il peut nous permettre de prendre conscience de ce qui était pour pouvoir s’en affranchir.

Ne pas oublier est essentiel.

Pour savoir où tu vas, regardes d’où tu viens

Proverbe africain (légèrement adapté)

 

Editions précédentes

Alpes sans sida Infolettre février 2021

Editorial, Professeur Olivier Epaulard, Président et Infectiologue au CHU Grenoble Alpes

Cher.e.s tou.te.s,

L’année a commencé entre une pandémie qui surplombe tout, et l’arrivée des vaccins qui devraient permettre d’en venir à bout ; certains discutent : 2021 verra-t-elle le retour à la « vie d’avant », ou bien l’arrivée de la « vie d’après » ? Beaucoup considèrent en tout cas que la Covid-19 a permis de rendre plus visible des problématiques déjà bien identifiées dans l’infection par le VIH, et qu’il sera encore moins possible de laisser de côté à l’avenir ; en particulier, l’impact sur la santé des inégalités. Inégalité d’accès au soin, au dépistage, à la prévention, à l’information : le rôle des inégalités territoriales, sociales, de genre, d’ethnie, d’origine géographique …, repéré de longue date dans l’infection par le VIH, a été largement illustré par la Covid-19 : leur prise en considération devient de plus en plus incontournable. Le congrès 2021 de la SLFS, organisé à Grenoble les 30/09 et 1/10 avec notre Corevih, sera justement centré sur ce thème des inégalités, et sur la réduction de leur impact.

En attendant le retour aux réunions « physiquement ensemble », la plénière du 1er avril, en visioconférence, aura comme thème principal les personnes trans, leur situation générale en France, et les possibilités de prise en charge sur l’Arc Alpin pour une transition ; venez écouter, parler, et débattre ce jour-là !

Nous ferons également le point pendant cette plénière sur les évolutions possibles des Corevih dans les années à venir : leur modèle doit-il évoluer, et comment ? Leur fonctionnement, atypique et novateur, doit-il changer pour mieux répondre à nos objectifs – les territoires sans Sida, les luttes contre la discrimination, la prise en charge toujours meilleure des PVVIH, mais aussi les actions plus larges autour des IST, des hépatites virales, voire de nombreux pans de la santé sexuelle … ? Un groupe de travail inter-Corevih, « Avenir », réfléchit sur ce sujet, et fera des propositions ; elles résonneront sans doute avec le renouvellement de notre Corevih lors des élections en 2022 ; j’espère qu’elles feront que d’autres acteurs locaux nous rejoindront, et qu’elles susciteront des candidatures pour le bureau … réfléchissez-y 😉

Bonne fin d’hiver à tou.te.s,
Olivier

 

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