Infolettre épidémio #4 septembre 2022

Nouvelles personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dépistées et prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin : caractéristiques et évolution 

  • Caractéristiques des nouvelles PVVIH (personnes vivant avec le VIH ) en 2021 

En 2021, 56 personnes ont été prises en charge pour une découverte de séropositivité sur l’Arc Alpin : cela représente une diminution de 29% des nouvelles contaminations par rapport à 2020.

Leurs caractéristiques démographiques restent identiques à celles observées les années précédentes :

  • 78% sont des hommes 
  • 48% sont nées en France (parmi ces personnes nées en France, 96% sont des hommes)
  • 91% des femmes nouvellement diagnostiquées sont originaires d’Afrique (54% nées en Afrique subsaharienne et 36% en Afrique du nord).
  • Un âge médian de 39 ans.

Les contaminations hétérosexuelles restent majoritaires à 39% suivies des contaminations HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) à 37%. Cependant la part des personnes ayant un mode de contamination inconnu a augmenté passant de 11% en 2020 à 21% en 2021.

On observe une diminution significative du nombre de découvertes au stade de primo infection : 7% versus 21% en 2020.

Le délai de mise sous traitement est quant à lui de plus en plus court : 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours.

  • Évolution des découvertes VIH dans les centres hospitaliers de l’Arc Alpin

Depuis 3 ans le nombre de nouvelles infections enregistrées sur l’Arc Alpin diminue, avec une baisse de plus de 30% depuis 2019.  Cette baisse concerne tous les modes de contamination sauf les HSH nés à l’étranger

Si cette baisse semble significative en Isère et en Savoie, elle n’est pas observée en Haute-Savoie où le nombre de découvertes reste relativement stable depuis 2019.  Près de 60% des nouvelles prises en charge de l’Arc Alpin concernent la Haute Savoie.

Ces résultats confirment la nécessité de la mise en place d’un observatoire transfrontalier de l’infection VIH à l’échelle du Grand Genève.

 

La file active de PrEPeurs en Isère et Haute-Savoie en 2021

En Isère et en Haute-Savoie, 929 personnes ont été suivies pour une PrEP en 2021 en milieu hospitalier et/ou au CeGGID (Centres Gratuits d’information, de Dépistage et de Diagnostic).

La file active (FA) est le nombre de personnes ayant eu au moins une consultation pour la mise en route ou le suivi d’une PrEP. Celle-ci s’élève à 929 personnes, dont 409 initiations qui représentent 44% de la FA totale. Parmi ces personnes, 20% déclarent avoir eu des effets indésirables suite à la prise de ce traitement, principalement des problèmes digestifs. Les durées d’exposition sont comprises entre 1 jour et 6 ans et demi suivant un schéma continu (prise quotidienne) ou discontinu (prise minimum 2 heures avant le rapport sexuel) au 31/12/2021.

  • Profil

L’analyse de différents items recueillis a permis d’établir un premier profil :

  • 98% des personnes prises en charge sont des HSH (Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes) ;
  • 83% sont âgées entre 20 et 49 ans ;
  • 82% sont d’origine française ;
  • 11% ont déclaré au moins une fois avoir pratiqué du Chemsex durant l’intégralité de leur suivi (prise de drogues lors de rapports sexuels) ;
  • 2% déclarent être également suivi par leur médecin traitant pour la PrEP.

Ce recueil sera poursuivi sur plusieurs années afin d’analyser l’évolution de la file active.

 

  • Infolettre Epidémio #4, septembre 2022

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Infolettre épidémio #3 janvier 2022

Au sommaire

A l’occasion du 1er Décembre, le COREVIH publie son rapport épidémio 2020; et Santé Publique France Auvergne Rhône Alpes publie le Bulletin de Santé Publique 2021 de surveillance et prévention des infections à VIH et autres infections sexuellement transmissibles, décembre 2021.

En bref : Le nombre de personnes dépistées séropositives au VIH en 2020 et prises en charge dans les centres hospitaliers (les « nouveaux ») a diminué en 2020. Cette réduction sera à confirmer en 2021 ou 2022 car elle peut être dûe à la crise sanitaire. Autre point clé :  La mise sous traitement des personnes n’a pas été affectée par la crise sanitaire : 99% des personnes ayant une consultation à l’hôpital sont sous traitement. En revanche, nous observons une réduction de l’indétectabilité : 93% en 2019, 91% en 2020. Les données 2021 et 2022 nous permettront d’avoir une analyse plus fine.

 

À l’appui des données épidémiologiques disponibles en France et en Suisse, cette étude entend caractériser l’épidémie de VIH à l’échelle transfrontalière, en la comparant aux épidémies de la Métropole de Lyon et du canton de Zurich en Suisse. Les comparaisons permettent d’établir que les épidémies de VIH sont de même ampleur dans la région transfrontalière, dans la Métropole de Lyon et dans le canton de Zurich. L’étude de deux files actives associatives a également permis d’appréhender les mobilités transfrontalières concernant les populations clés et leurs besoins de santé.

Ce travail modifie la focale pour appréhender l’épidémie et les réponses à apporter sur cette région transfrontalière. Ainsi, nous plaidons pour la création d’un espace de dialogue transfrontalier pour : penser la lutte contre le VIH sur ce territoire ; mieux prendre en compte les réalités de vie ; et faire évoluer les dispositifs de part et d’autre de la frontière, en s’appuyant sur un socle commun de bonnes pratiques en matière de prise en charge.

Nicolas Charpentier, Sabrina Roduit, Emilie Piet, Anne Monnet-Hoel, Mikel Lizari Malo, Stéphanie Degroodt, Jean-Michel Livrozet, Olivier Epaulard
Dans Santé Publique 2021/2 (Vol. 33), pages 295 à 299

 

La cellule d’expertise épidémiologique a alerté le COREVIH sur une augmentation significative du nombre de perdus de vue entre 2018 et 2019. Un travail de suivi et de caractérisation a été mis en place pour voir si des profils se dégagent : Ce sont majoritairement des hommes européens de 50 ans et plus avec une charge virale indétectable; ou de manière plus minoritaire des femmes d’Afrique sub-saharienne.

  • 72% des perdu.e.s de vue sont des hommes,
  • 46% des perdu.e.s de vue sont des hommes de plus de 51 ans,
  • 63% sont des hommes européens,
  • 15% sont des femmes d’Afrique sub-saharienne,
  • Les perdu.e.s de vue avaient majoritairement (50/12) une charge virale indétectable lors de la dernière consultation, et la durée de vie avec le VIH ne semble pas être un facteur significatif.

 

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