Alpes sans sida Infolettre mars 2021

Editorial, Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente et coordinatrice à Sida Info Service

« It’s a Sin » la série, nous plonge dans les années 80 à l’arrivée du sida. Cette fiction est proche de la réalité, et ne laisse pas indifférent.e.

La discrimination, l’homophobie, le rejet, la lutte pour l’accès au traitement, pour que les politiques prennent des décisions, l’interpellation des laboratoires pharmaceutiques, le rejet de la famille, le jugement, la pulsion de vie, l’amour, l’amitié, le sexe, la solidarité, la mobilisation… tout y est, ou presque.

Le devoir de mémoire est important s’il nous permet d’en tirer les leçons et n’a de sens que s’il est mis en perspective dans l’ici et maintenant, pour un avenir meilleur.

Par exemple, le droit des patients, la notion de « patient expert », la démocratie sanitaire sont directement issus de cette lutte. La visibilité plus importante des LGBTI s’est depuis affirmée.

Et pourtant… certaines leçons n’ont pas été encore intégrées. Les discriminations notamment vis-à-vis de la communauté LGBTI+ et les inégalités sociales ayant nourri la pandémie de VIH sont encore trop présentes, 40 ans après.

Nous pourrions croire qu’une fois vécue, les expériences sont intégrées et cela évite de répéter les mêmes erreurs. Quand c’est arrivé, on est plus attentif pour éviter que ça se reproduise.

Nous pourrions le croire, en effet… Mais dans le domaine des droits humains il semble que ça ne soit pas le cas, ou alors il faut du temps, du temps encore et encore.

Le devoir de mémoire est important parce qu’il peut nous permettre de prendre conscience de ce qui était pour pouvoir s’en affranchir.

Ne pas oublier est essentiel.

Pour savoir où tu vas, regardes d’où tu viens

Proverbe africain (légèrement adapté)

 

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