Recherche clinique ANRS-Mie : Initiation du traitement post exposition par des non soignants

Le COREVIH Arc Alpin, le COREVIH Centre Val de Loire, le COREVIH Ile de France Nord et l’association Montpellier sans Sida portent un projet ANRS-Mie sur le Traitement post exposition. Cette recherche clinique sera déployée pendant 2 ans sur chacun des territoires. Elle devrait démarrer à la fin de l’automne 2023 pour deux ans.

 

Contextualisation

Pour rappel, le traitement post-exposition (TPE) est l’un des outils importants de la prévention de l’infection par le VIH. Son efficacité dépend de son administration en urgence après une exposition, le plus rapidement possible, et au plus tard dans les 48 heures.

Il est actuellement disponible en initiation (c’est-à-dire 3 à 5 jours de traitement) dans les CeGIDD ou aux services des urgences lorsque les CeGIDD ne sont pas ouverts au public (nuit, weekend…). Les personnes sont ensuite suivies en CeGIDD ou service de maladies infectieuses pour la poursuite de la prise en charge.

 

La consultation aux Urgences d’un hôpital ou d’une clinique pour une exposition aux liquides biologiques représente la situation la moins favorable : en situation d’angoisse découlant de cette exposition, souvent la nuit, souvent seules, les personnes doivent se rendre à des services d’Urgences parfois éloignés de leur domicile, expliquer une première fois à l’infirmier.e d’accueil et d’orientation la raison de leur venue, attendre la disponibilité d’un.e médecin, expliquer à nouveau à un.e autre inconnu.e des détails relevant de l’intimité la plus profonde, dans l’appréhension d’un jugement déplacé du / de la médecin, et alors que la situation actuelle des Urgences en France les confronte au quotidien à des missions toujours plus écrasantes voir irréalisables.

Il apparait donc pertinent de mettre en place une filière d’initiation du TPE plus simple, plus rapide, par des acteurs-trices plus proches des publics exposés, ne se substituant aux circuits existant (accueil en urgence en infectiologie hospitalière, en CeGIDD, aux Urgences) mais venant les compléter.

 

Objectif de la recherche clinique

Déterminer dans quelle mesure la mise à disposition initiale du traitement post-exposition (TPE) (starter kit de 5 jours d’éviplera®) à des personnes victimes d’un accident d’exposition aux liquides biologiques dans le cadre sexuel peut être réalisée par des personnes formées mais non soignantes (ni médecin, ni infirmier.e, ni pharmacien.ne), dans le respect des indications en fonction de l’exposition, et sans exposer les personnes à une toxicité médicamenteuse particulière.

 

En l’occurrence, ces non-soignants formé.e.s seraient des membres d’associations accompagnant et soutenant les populations plus particulièrement exposées au VIH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, personnes trans, travailleurs-euses du sexe, migrant.e.s originaires de zones de forte prévalence.

Nos dernières actualités