Le TPE aux urgences en 2019 : pour qui ? pour quoi ? suites de prise en charge ?

Le COREVIH arc alpin a mis en place un suivi des traitements post exposition (TPE ou traitement d’urgence contre le VIH) afin d’évaluer périodiquement le dispositif et d’assurer alors la diffusion de bonnes pratiques[1].

Le premier recueil de données concerne l’année 2019. 145 TPE ont ainsi été recensés sur les trois départements sans toutefois représenter un recueil exhaustif, certains centres ayant eu une contribution partielle ou n’ayant pas contribué en 2019.

Les deux tiers des TPE concernent des hommes. Une spécificité s’observe en Haute Savoie où 27% des TPE concernent des personnes ne résidant pas dans le département (un peu moins en Savoie, 18%). Cela pouvant être le fait du contexte transfrontalier et plus globalement du Grand Genève où les hôpitaux de Haute Savoie répondent aux besoins de la population du Pays de Gex, territoire du département limitrophe de l’Ain.

Près d’un TPE sur dix n’a pas été poursuivi après réévaluation lors de la consultation spécialisée (service infectiologie ou Cegidd). La quasi-totalité de ces interruptions concerne des femmes hétérosexuelles. Cela plaide pour une meilleure diffusion au sein des SAU (services d’accueil des urgences) du protocole réalisé par le COREVIH afin de faciliter l’évaluation de la nécessité de prescrire le TPE.

Du point de vu de l’observance au traitement, l’enjeu du suivi pendant le traitement et l’écoute du / de la consultant.e sont primordiales (évaluation des effets indésirables éventuels, etc.) car près de 15% des personnes l’ont arrêté avant la fin des quatre semaines prescrites.

Le besoin d’un TPE peut être une indication d’utilisation de la PrEP. La prescription du TPE apparait donc comme une opportunité pour informer et proposer cette modalité de prévention du VIH. Cela se vérifie car dans 27% des cas la PrEP a été proposée, majoritairement à des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ou bisexuels. Et ce d’autant plus qu’une personne sur dix avait déjà eu recours au TPE. Les deux approches en prévention demeurent complémentaires car ce sont aussi une personne sur vingt qui avait déjà utilisé par le passé la PrEP.

Enfin, notons que le fait de consulter pour un TPE peut induire des  orientations ou accompagnements spécifiques. Par exemple, une personne sur dix a demandé un TPE suite à un rapport sexuel non consenti.

[1] Circulaire interministérielle de 2019 relative aux recommandations de prise en charge des accidents d’exposition au sang et aux liquides biologiques (AES) survenant dans un environnement professionnel et des accidents d’exposition sexuelle.

 

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