1er décembre 2022 – La fin du sida en France dans 8 ans ? Renforcer les collectifs locaux, Consolider les moyens humains et financiers au niveau national

La fin du sida en France dans 8 ans ? Renforcer les collectifs locaux, Consolider les moyens humains et financiers au niveau national

Communiqué de presse

 

Grenoble – 28 novembre 2022 – A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022, le COREVIH arc alpin constate des progrès notables sur son territoire – En 5 ans, les nouvelles contaminations ont diminué de 47% ; et formule une double demande : Maintenir les moyens humains et financiers dans la lutte contre le sida et accroitre la visibilité pour cette pandémie qui n’est pas terminée.

 Sur l’arc alpin (Isère, Savoie, Haute-Savoie), nous constatons une diminution de 47% des nouvelles contaminations entre 2018 et 2021. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : une baisse des dépistages pendant la phase aiguë de la pandémie de COVID-19, la fermeture des frontières, mais aussi et surtout les actions coordonnées menées sur le territoire de l’arc alpin par les structures engagées dans « Vers des Alpes sans sida en 2030 ».

« Nous arrivons à la fin de la première phase de la stratégie Alpes sans sida (2017-2022). Les résultats du collectif sont là et nous pouvons en être fier.e.s – même si nous sommes au milieu du gué :  

  • 99% des personnes qui arrivent dans les soins, sont mises sous traitement ; et plus de 91% le sont dans les 15 premiers jours ;
  • 94% des personnes traitées ne transmettent plus le VIH : les traitements antirétroviraux permettent aux personnes de vivre en bonne santé avec le VIH, au virus de devenir indétectable dans le sang et donc de ne plus transmettre le virus.
  • 1051 personnes étaient sous PrEP en 2021, ce qui les protège d’une infection à VIH (dont la moitié ont commencé dans l’année). 
  • Ces données ont été en constante amélioration depuis le début de la Stratégie Alpes sans sida (2018), malgré un ralentissement certain pendant les deux années de pandémie aiguë de COVID-19. 

Cependant, trop de personnes arrivent dans le soin en stade sida, ce qui nous montre que nous devons encore faire mieux pour dépister les personnes plus tôt. » détaille Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente du COREVIH arc alpin et coordinatrice à Sida Info Service.

Pour autant, les données épidémiologiques de Santé Publique France nous indiquent une stabilité des contaminations en 2021. Ils indiquent aussi que nous n’avons pas encore rattraper le niveau de dépistages atteint en 2019 au niveau national.

Qu’est-ce qui peut expliquer les bons résultats épidémiologiques sur notre territoire ?

« Pour partie l’avancée des outils biomédicaux, mais surtout l’engagement de structures et de personnes dans un objectif commun, qui a été pensé ensemble, et dont les actions concrètes sont aussi menées ensemble. Le fait que les objectifs et stratégies soient décidés par les personnes de terrain et non imposés est décisif. », constate Olivier Epaulard, président du COREVIH arc alpin et professeur d’infectiologie au CHU Grenoble Alpes. « C’est grâce à la réunion autour de la table de tous les acteurs : associatifs, communautaires, clinicien.ne.s du VIH, psychologues, secteur de l’addictologie, du médico-social, médecine de ville, pharmacien.ne, laboratoires, etc, que nous pouvons prendre en compte les limites et les possibilités de chacun.e et construire des actions de santé publique qui correspondent à notre réalité territoriale locale. Ce qui est pertinent à Annemasse, ne le sera pas forcément pour Chambéry, Bourgoin-Jallieu ou La Clusaz ! » continue-t-il.

Rendre visible VIH pour arriver à la fin de l’épidémie en France : un impératif oublié

« Les efforts locaux ont aussi besoin d’un appui national plus marqué » ajoute Sylvie Vanderschilt. « Or nous regrettons l’invisibilisation de la lutte contre le sida au niveau national : Nous n’avons pas eu de campagne de communication pour inciter au dépistage du

VIH après la crise COVID ni de campagne grand public pour banaliser la PrEP, qui a un usage encore trop restreint, alors que c’est un outil révolutionnaire pour stopper les nouvelles contaminations. ».

Nous sommes aujourd’hui à un tournant et nous sommes très vigilants à ce que la démocratie en santé reste un pilier de la lutte contre le sida dans les années à venir. /FIN

 

Contacts :

Vers des Alpes sans sida – COREVIH arc alpin

Contact presse :

Anne Monnet Hoel, coordinatrice du COREVIH arc alpin – amonnethoel@chu-grenoble.fr – 06 95 26 12 19

 Réseaux sociaux

facebook : @coreviharcalpin et twitter @COREVIH_Alpin

#alpesansida

www.alpesansida.fr

 

Notes aux éditeurs :

  1. Opportunités d’interviews et de reportages sur site
  • Une conférence de presse a lieu le 28 novembre à TEMPO – 13 rue Gay Lussac 38000 Grenoble, organisée par la Mairie de Grenoble
  • Pour les interviews ou reportages impliquant des personnes vivant avec le VIH : un point de vigilance : toutes ne sont pas prêts à témoigner et/ou à témoigner face caméra.
  • Opportunités :
  • A TEMPO, association d’aides aux personnes vivant avec le VIH et/ou des hépatites et leurs proches. – sur demande
  • Le 1er décembre, dépistages à l’Espace de vie Etudiante par Prométhée et le Centre de Santé Inter-Universitaire
  • Le 30 novembre, ciné-débat à Mon Ciné, St Martin d’Hères à partir de 19h, avec AIDES, TEMPO et Alpes sans sida
  • Journée porte ouverte au CeGIDD de
    • Grenoble le 30/11/2022 de 10h à 16h (23 avenue Albert premier de Belgique)
    • A Bourgoin Jallieu le 30/11/2022 de 9h à 15h (Maison de Territoire de la Porte des Alpes 18 avenue Frédéric Dard)
    • A Vienne le 01/12/2022 de 15h à 19h (10 rue Albert Thomas)
  • Le 1er décembre, inauguration de l’exposition des 10 ans de AIDES à Annemasse
  • Permamences de dépistage étendues en Savoie :
    • À Chambéry : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h à 20 h 30 à l’Espace de Santé Publique Bâtiment Sainte Hélène, 2e étage – accès piéton par la place François Chiron.
    • À Aix les Bains : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h 15 à 19 h 30 au CeGIDD du Centre hospitalier d’Aix les Bains, 49 avenue du Grand Port – Bâtiment Léon Blanc, rez-de-chaussée.
    • À Saint-Jean-de-Maurienne : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h à 19 h au CeGIDD du Centre hospitalier.
    • À Belley : dépistage sur rendez-vous au 04 79 82 14 99, jeudi 1er décembre de 17 h à 19 h au CeGIDD du Centre hospitalier de Belley.
  • Le 3 décembre, présence des associations au marché de Noël
  • Le 3 décembre, Sid’Annecy course, dépistages sans RDV à Bonlieu et Village de la prévention, sur le Pâquier
  1. Le COREVIH arc alpin / Vers des Alpes sans sida

Les COREVIH sont des organisations territoriales de référence pour l’ensemble des acteurs qui concourent à la lutte contre l’infection à VIH et des Infections Sexuellement Transmissibles. Le COREVIH de l’Arc Alpin a été mis en place en 2008. Son territoire de référence couvre les départements de l’Isère, la Savoie et la Haute Savoie. Ils sont garants de la « démocratie en santé » et favorisent l’implication des soignants et des associations d’usagers du système de santé. Ils travaillent à améliorer la prise en charge médicale, psychologique et sociale des personnes vivant avec le VIH ; et à l’amélioration de la prévention et du dépistage.

  1. Données épidémio sur l’arc alpin

Les « nouveaux » :

  • Le nombre de nouvelles découvertes prises en charge dans les centres hospitaliers de l’arc alpin a diminué de 47% entre 2018 et 2021.
  • Globalement, les caractéristiques démographiques des nouvelles PVVIH sont stables
  • Depuis 3 ans le nombre de nouvelles PVVIH diminue sauf pour la Haute Savoie qui représente près de 60% de la FA des nouvelles PVVIH en 2021
  • Le délai de mise sous traitement est de plus en plus court: 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours
  • Diminution du nombre de découvertes au stade la primo infection
  • 36% des nouveaux diagnostics ont été dépistés par des médecins généralistes

Concernant la file active totale et la cascade :

  • 3138 pvvih sont prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin
  • 60% ont plus de 50 ans
  • 40% sont infectées depuis plus de 20 ans
  • En 2021 sur l’Arc Alpin, 97% des pvvih prises en charge ont une charge virale <200 copies/ml et 94% ont une charge virale<50 copies/ml :
    • 95% des pvvih prises en charge en Isère ont une charge virale <50 copies/ml
    • 95% des pvvih prises en charges en Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
    • 92% des pvvih prises en charges en Haute Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
  1. Données nationales et régionales 202
  2. Les traitements permettent de ne plus transmettre le virus – Indétectable = Intransmissible

On ne guérit pas du VIH aujourd’hui et il n’existe pas de vaccin. Par contre, les traitements ont fait de telles avancées qu’on peut « bloquer » l’évolution du virus dans le corps et le rendre indétectable et donc non transmissible. Les personnes infectées peuvent donc être en parfaite santé, travailler, avoir des loisirs, voyager, avoir une vie sexuelle, trouver l’amour, faire des enfants, vieillir « en forme » …

Quand une personne est traitée, sa charge virale baisse au point de ne plus pouvoir être détectée après 3 ou 6 mois de traitement … ce qui veut dire qu’elle ne peut plus contaminer son/sa/ses partenaires : En 2016, les études PARTNER et PARTNER2, réalisées en Europe et aux USA, ont montré qu’il n’y avait eu aucune transmission du VIH sur plusieurs dizaines de milliers de rapports sexuels sans préservatifs entre personnes séropositives traitées et séronégatives.

Le traitement du VIH aujourd’hui permet de réduire à plus de 99% la transmission de la mère à l’enfant. Il est donc possible de devenir parents « naturellement » en étant séropositif. Malheureusement, il ne faut pas oublier que seulement 50 % des personnes infectées dans le monde ont accès à un traitement et que des dizaines de milliers de personnes meurent encore du sida dans le monde (source onusida 2020).

 

6.  Nouveautés 2021 2022 :

PrEP en ville : Prophylaxie pré-exposition. Ce terme désigne l’usage de médicaments antirétroviraux pour empêcher la contamination par le de VIH chez des personnes séronégatives très exposées au VIH. Depuis juin 2021, les médecins généralistes (et toutes les spécialités) peuvent prescrire la PrEP.

Deux janvier 2022 : Généralisation au Labo sans ordo : Au 02 janvier 2022, toute personne majeure ayant des droits ouverts à la sécurité sociale (carte vitale) peut se rendre dans un laboratoire d’analyse médicale pour demander un test VIH, sans ordonnance.

Arrivée des traitements injectables : En fin d’année 2021, les traitements à longue durée d’action arrivent en France. Ils sont destinés aux personnes vivant avec le VIH qui ont une infection contrôlée. Les antirétroviraux pourront être injectés tous les deux mois et non plus pris une fois par jour, pour les personnes qui le souhaitent.

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